La campagne de vaccination contre le Covid-19 en France, qui suscite plusieurs critiques et interrogations, semble souffrir d’un péché originel. En effet, le gouvernement a choisi d’atteindre deux objectifs qui peuvent être contradictoires surtout devant la pénurie des vaccins qui ne sont pas produits en France.
En effet, en débutant la vaccination par les EHPAD et les personnes âgées, le gouvernement a choisi la protection individuelle de ces cibles. Aussi, en fixant des échéances et points d’étape en pourcentage de la population vaccinée, le gouvernement cherche aussi l’immunité collective. Mieux ou pire, en coordonnant son action avec l’UE, la France cherche cette immunité collective au niveau européen.
Or, en absence de quantités suffisantes de vaccin, ces deux objectifs posent une équation dont la résolution est quasi-impossible. En effet, l’atteinte d’une immunité collective aurait supposé de vacciner les personnes actives les plus mobiles qui ont la probabilité la plus importante de transmission du Covid-19. Aussi, un tel pari aurait supposé une prise de risque avec l’entame de la vaccination avec une seule dose à l’anglaise en plus d’un recensement large des personnes vaccinées naturellement grâce aux tests sérologiques.
Cette équation impossible est d’autant plus difficile que la durée de protection, via le vaccin, n’est pas encore cernée. En effet, le scénario cauchemardesque est celui d’une faible durée (ex: 6 mois) qui rend caduque la quête de l’immunité collective car les premiers vaccinés ne seront plus protégés quand la vaccination des plus jeunes sera entamée.
